Accélération du calendrier européen
De façon inattendue, les Chefs d’Etat ou de Gouvernement de la zone euro se sont mis d’accord le 7 mai 2010 pour créer un mécanisme de gestion de crise. Il s’agit là de l’annonce la plus remarquée à juste titre à l’issue du Sommet.
Le communiqué final, après avoir rappelé que l’aide à la Grèce va être versée avant le 19 mai pour lui permettre de faire face à ses échéances, et soutenu le programme adopté par le gouvernement grec, énonce un certain nombre d’engagements :
- mise en œuvre des mesures nécessaires pour assainir les finances publiques, objectif qualifié de « priorité » pour chacun des membres de la zone euro, conformément aux règles prévues par la procédure sur les déficits excessifs ;
- soutien à l’action de la BCE pour garantir la stabilité de la zone euro ;
- création, « compte tenu des circonstances exceptionnelles », d'un « mécanisme européen de stabilisation destiné à préserver la stabilité financière en Europe », la Commission étant chargé de présenter une proposition en ce sens, la semaine prochaine, après confirmation de la décision par le Conseil des Ministres de l’Economie et des Finances de l’Union européenne ;
- renforcement de la gouvernance économique de la zone euro, par la coordination et la surveillance des politiques nationales, notamment le niveau de la dette et la compétitivité, et par l’instauration de sanctions plus efficaces ;
- réglementation des marchés financiers et lutte contre la spéculation, en poursuivant et en développant les mesures déjà engagées par l’Union européenne.
Sous les coups de boutoir des marchés, les dirigeants des pays de la zone euro semblent désormais décidés à renforcer l’intégration et à accélérer le mouvement pour ce faire. La création d’un mécanisme communautaire qui se substituera aux interventions nationales en est l’illustration. Il reste à savoir comment il fonctionnera et avec quels moyens et donc attendre les résultats de la réunion de demain et la présentation de la proposition par la Commission.
Domaguil